Bron, commune des livres


Rarement sans doute les différentes rencontres, dialogues et débats réunissant les auteurs invités par la Fête du Livre de Bron auront constitué de la sorte les pièces d'un puzzle thématique qui n'a sans doute jamais été aussi commun – et n'a donc jamais aussi bien porté son nom. «Qu'est-ce qu'on a en commun ?», donc, pose la question inspirée de l'essai de Christian Dardot et Pierre Laval, évidemment invités pour parler du vaste sujet de leur livre : à savoir proposer une révolution politique, sociale et écologique pour le XXIe siècle, celle du commun.

Pour commencer, on pourrait dire plus précisément ici que ce qu'on a en commun, c'est la ou les littératures, quelles qu'en soient les approches. Littérature, qui cette année porte donc à la Fête du Livre une série de regards sur le contemporain à travers les enjeux du commun.

Qu'ils passent par l'évocation du monde social et le plus souvent de son effritement (les rencontres "roman choral, roman social" avec Olivier Adam et Donal Ryan, "La France à hauteur d'homme" avec Florence Aubenas, "L'Italie, un nouveau monstre" avec Silvia Avalone et Simonetta Greggio) ; de l'histoire et de la mémoire ("La mémoire des vaincus" avec Eric Vuillard et Olivier Rolin, "Devoirs de mémoire" avec Pinar Selek et Minh Tran Huy, "Les Ombres du passé" avec Olivier Solminihac et Valérie Zenatti) ou du présent ("Les Illusions perdues" avec Virginie Despentes et Philippe Djian, "Historiens du temps présent" avec François Cusset et Philippe Artières).

Sera également interrogée, vaste question, la place de l'homme dans le monde ("Une place dans le monde" avec Jérôme Ferrari et Laurent Mauvignier, "De l'influence du paysage" avec Marie-Hélène Lafon et Emmanuelle Pagano) et celle de l'écrivain comme artiste porte-parole ou simplement être humain ("L'écrivain un porte-voix ?" avec Tatiana Arfel, "Les mystères de la création" avec Olivier Cadiot, "Double je" avec François Bégaudeau et Serge Joncour).

Bref, autant de rencontres qui seront une série d'allers et retours vers le début d'une réponse à la question posée cette année par le festival, l'important étant sans doute moins d'y répondre que de chercher à comprendre.

Stéphane Duchêne


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