Solaire Kaori Ito


Formée dans son Japon natal, où elle a étudié le ballet classique dès ses cinq ans avant de partir poursuivre sa formation aux États-Unis,  Kaori Ito est une danseuse d'exception, qui illumine même les plateaux les plus bancals de sa présence et de sa technique. De Philippe Decouflé à Angelin Preljocaj en passant par Alain Platel ou James Thierée, de nombreux chorégraphes européens renommés ne s'y sont pas trompés.

C'est dire si, en décidant de dresser son portrait chorégraphique, le touche-à-tout Aurélien Bory (dont a récemment pu redécouvrir l'excellent Plan B),  avait toutes les cartes en main pour créer un très beau spectacle.

C'est justement ce qu'il a fait : son Plexus (littéralement «réseau de filets nerveux ou de vaisseaux») est un hommage sublime à la danseuse et à son corps, qui n'a de frêle que l'apparence au vu de ce qu'elle en fait, elle qui a été «soumise à des influences contraires, tiraillée entre des choix artistiques». «Ces tensions l'ont traversée» explique Aurélien Bory en note d'intention. Dans une scénographie très visuelle, faite de milliers de fils en nylon, Kaori Ito est ainsi tour à tour force de proposition et marionnette désarticulée, illustrant subtilement la condition parfois schizophrénique d'interprète.

Enrichi de nombreuses trouvailles visuelles, ce solo réunit magistralement les univers de deux artistes actuels des plus singuliers.

Aurélien Martinez

Plexus
Au Toboggan mercredi 18 et jeudi 19 mars


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