"Orlando", la petite odyssée de Py


Il y a des Py flamboyants, dans lesquels le metteur en scène (Olivier de son prénom) fait preuve d'une maîtrise et d'une générosité mémorables – son cycle autour des contes de Grimm mené depuis plus de vingt ans, Illusions comiques en 2006, Le Soulier de satin en 2003… Et puis il y a les autres. Oh, des pas forcément honteux, tant sa formule est rodée et efficace. Disons des Py mineurs.

Orlando ou l'impatience, mise en scène d'un texte écrit par Py lui-même dévoilée l'été dernier au festival d'Avignon (qu'il dirige maintenant), est de ceux-ci. Py y ressasse ses éternelles préoccupations : des personnages liés au théâtre, du politique et la quête d'un père absent par un jeune idéaliste. Mais bien qu'il ait l'art et le talent pour glisser des réflexions pertinentes (sur le rôle des artistes) et enrober des piques de belles phrases (contre l'ancien ministre de la culture Frédéric Mitterrand, qui l'avait très inélégamment viré de l'Odéon en 2011), l'ensemble est beaucoup trop bavard pour captiver.

Reste aussi cette magie du spectacle vivant, également portée par une poignée de comédiens dévoués – en tête les fidèles et excellents Philippe Girard et Mireille Herbstmeyer, l'éternelle belle gueule Matthieu Dessertine ou encore la presque nouvelle venue Laure Calamy – elle avait déjà bossé avec lui il y a quinze ans. Il n'empêche,  ces 3h30 de représentation assomment plus qu'autre chose.

Aurélien Martinez

Orlando ou l'impatience
Au TNP du mardi 24 au samedi 28 mars


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