Pains de coeur


Décidément quelle que soit la manière dont ils s'y prennent, les Pains of Being Pure at Heart, de retour à Lyon, au Marché Gare le 7 avril, sont bien la preuve qu'en terme de pop – qu'elle soit indie ou pas – on n'inventera jamais rien de mieux qu'une bonne chanson. Quitte à ne rien inventer d'autre et à recycler ad lib.

Changeant de nostalgie comme on change de look à l'adolescence, ces vrais-faux jeunes Brooklynites peuvent bien explorer le spectre indie-pop – ici un versant très Sarah Records versus The Smiths en forme de nostalgie au carré – après le plus noisy Belong, produit par Flood et Alan Moulder, ces deux monolithes de la console, on s'y retrouve toujours, comme guidé par des petits cailloux spatio-temporels qui nous ramènent avec délice vers le passé.

Et comme l'indique le titre de l'album Days of Abandon, on s'abandonne très vite sur des titres comme Life after Life, porté par Jen Goma, échappée d'A Sunny Day in Glasgow en remplacement de Peggy Wang, ou Until the Sun Explodes et ses accents curistes à la Just Like Heaven. Bref, on est en famille, entre amis du shoegazing, de la pop ligne claire, du noisy élégant et de tout ce qui ne devrait plus se faire, sauf à le faire aussi bien. Ce qui justifie toutes les entorses du cœur. 

Stéphane Duchêne


<< article précédent
Interview de Jean-Noël Orengo