Mise au poing


Malgré tout ce qu'on lui dit, Amel Bent reste le poing levé. Les Suédois de Raised Fist aussi, mais prêts à l'abattre sur le museau des chicaniers façon vikings réclamant une tournée de mjöd – appellation locale de l'hydromel, que cette charmante peuplade buvait dans des crânes de loup. C'est peu dire qu'ils risquent une luxation de l'épaule.

Car si Alexander Hagman et ses compagnons ont longtemps été considérés à juste titre comme l'un des groupes de hardcore les plus respectables du Vieux continent, ils font désormais l'objet, à trop mettre d'eau (puisée dans la mare croupissante du nu-metal) dans leur vin de miel, de toutes aussi légitimes récriminations.

Reste que si, pour reprendre la formule des punks à crampons de Justin(e), Raised Fist fait aujourd'hui montre de moins de haine que de mépris et de désir que d'envie, il a tout de même passé une bonne moitié de sa vingtaine d'années de carrière – en gros jusqu'à Dedication en 2002 – à enquiller les morceaux de bravoure au ratio 1:1 (un couplet à tombeau ouvert pour une mosh part cataclysmique). Rien que pour ça et pour le renoncement vocal de Hagman – ainsi que quelques plans de basse aussi infectieux que du Suicidal Tendancies – on se félicite de la venue, au Warmaudio et à l'initiative de la très dynamique association Lyon Hardcore, de ces tough guys venus du froid.

Benjamin Mialot

Raised Fist [+ Confusion + The Amsterdam Red Light District + Split the Atom]
Au Warmaudio samedi 4 avril


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