Jack

D'Edward Berger (All, 1h43) avec Ivo Pietzcker, Georg Arms…


10 ans, les oreilles décollées et le regard bleu profond, Jack est un enfant sage et mature qui s'occupe de son petit frère et n'a qu'un talon d'Achille : sa mère, certes aimante, mais globalement à l'ouest, plus prompte à aller faire la fête dans les bars après son travail qu'à s'occuper de ses enfants. Ce qui devait arriver arrive : suite à un accident domestique, Jack est envoyé en centre d'accueil, d'où il s'échappe, bien décidé à retrouver sa famille et à protéger son frère.

Edward Berger filme alors la lente dérive de Jack dans un Berlin dont il cherche à capter l'ambiance contemporaine, hipster et métissée. Sur cette réalité, son point de vue est parfois ambigu, hésitant entre moralisme et naturalisme. De toute façon, l'influence patente du film c'est, encore une fois, le cinéma des frères Dardenne et leurs fables sociales : l'obstination de Jack fait écho à celle du Gamin au vélo, et on retrouve cette caméra portée qui le suit comme son ombre, cliché de ce cinéma d'auteur en quête de valeur ajoutée réaliste.

Rien de bien nouveau ici, donc, si ce n'est le jeune acteur qui incarne Jack, complètement investi dans son personnage, respirant l'intelligence du jeu et la précision dans l'action.

Christophe Chabert

Sortie le 8 avril


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