Bombes de bals


Du colosse en tenue de marin Harry Merry (dont on a découvert la glam-pop pouet-pouet en première partie d'Ariel Pink) au guitariste-chanteur du duo garage rock Nancy, sorte de Jean-Claude Dusse à bouclettes attifé comme un real life superhero fauché, on pensait avoir notre content de musiciens atypiques pour la saison. A tort.

Car voici qu'approche la 6e édition de Funambals, au cours de laquelle se produiront les Longskateurs, duo composé d'un joueur de vielle électroacoustique et d'un accordéoniste unis par une même passion, notamment vestimentaire, pour la board culture. D'une impulsivité d'ordinaire plus associée au rock'n'roll («Branchez la guitare (…) Un, deux, trois, quatre !», vous voyez le topo), ces deux-là pourraient cristalliser à eux seuls l'étonnante modernité qui est celle des musiques traditionnelles – et par extension de ce grandissant festival, qui les promeut le temps de bals aux airs de rave parties chorégraphiées – depuis que, dans les années 70, quelques hurluberlus se sont mis en tête de les interpréter en civil et à l'aune des avancées mélodiques et techniques de leurs voisines populaires.

Mais il faudra aussi compter avec le stompin' duo Geerinck-Claranbaux, le plus orchestral Sextet à claques, qui sonne parfois comme une émanation du Grolektif, ou encore La Fille du Fermier, dont les relectures habitées du patrimoine oral du Massif Central délimitent une sorte de folk des grands espaces à la franchouillarde. Autant de néo-virtuoses de la bourrée, de la polka ou de l'an-dro qui, aussi sûrement que les DJs ci-contre, ont au bout des doigts les promesses de belles nuits sonores.

Benjamin Mialot

Funambals
Du jeudi 16 au dimanche 19 avril


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