Conflans, l'aînée d'Albertville


Non, on ne trouve pas seulement des traces de la vie médiévale en Rhône-Alpes à Pérouges. La délicieuse petite bourgade de l'Ain a même des congénères dans toute la région.

Ainsi par exemple de Conflans. Séparée d'Albertville par la rivière de l'Arly, au confluent de l'Isère, cette modeste commune conserve de nombreuses bâtisses qui témoignent de son importance au XIIe siècle. Huit édifices sont inscrits au registre des monuments historiques, tandis qu'un charmant jardin s'est greffé à la Tour sarrasine datée du XIVe siècle qui, du haut d'un escarpement rocheux culminant à 412 mètres,  domine la vallée du Doron de Beaufor.

Ce donjon carré est un vestige du château de la Cour édifié au XIIe siècle. Appartenant aux archevêques de Moûtiers-Tarentaise, il fut disputé par les comtes de Savoie, qui en renforcèrent le rôle défensif en le ceignant de remparts crénelés et de portes fortifiées – seules s'élèvent encore la porte dite de Savoie ainsi que le porte Tarine, qui permettait de rejoindre les chemins vers la Tarentaise.

C'est seulement en 1600, lors de la guerre franco-savoyarde, que Conflans est tombé dans l'escarcelle française. Subsistent de cette période moderne le château Manuel de Locatel, du nom du premier maire d'Albertville, et l'église.

Si la balade dans ces ruelles séduisantes ne suffisait à combler votre appétit de vieilles pierres, une halte au Musée d'histoire et d'ethnographie s'impose, d'autant qu'il est installé dans la magnifique Maison rouge de la Grand Place.

Nadja Pobel

Conflans (Savoie)


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