Nature sur papier


Célébrée en grande pompe à l'occasion de la tenue d'un congrès mondial fin mai et même consacrée par l'émission de deux timbres, la rose est dans tous ses états ce printemps, notamment dans les musées municipaux. Avant que Gadagne ne retrace l'histoire lyonnaise de cette fleur reine – la ville a été au XIXe siècle un centre de production majeur, où étaient cultivées 60% des roses mondiales – le Musée de l'imprimerie se concentre sur la manière dont cette fleur et par extension les végétaux ont été représentés dans les livres au fil du temps.

Au-delà de cet angle, l'exposition croise de facto le champ de la botanique – puisque c'est à des fins de diffusion de connaissances scientifiques que les différents ouvrages présentés ont été édités – et celui de la médecine, friande de nouvelles plantes susceptibles d'entrer dans la composition de soins. Imprimerie, médecine, botanique : trois disciplines dans lesquelles Lyon règna dès la fin du XVe siècle. Bien que la priorité d'alors ne fut pas de concevoir des œuvres artistiques, le geste des imprimeurs n'en demeure pas moins précis et très esthétique, à l'instar de ce chou pommé quintal de Rillieux dupliqué sur l'affiche de l'exposition.

En dépit de leur rareté et de leur fragilité, il est possible de voir ici des pages choisies parmi pas moins de dix volumes. Une somme, à laquelle s'ajoutent de nombreuses cartes détaillées,  la région lyonnaise étant depuis son heure de gloire horticole constellée de jardins, dont celui de l'abbé Rozier, qui tenait un herbier.

Nadja Pobel

Le Jardin des imprimeurs
Au musée de l'imprimerie et de la communication graphique jusqu'au dimanche 12 juillet


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