Ode au Lauda


Gavin Bryars est un cas. Formé au jazz comme contrebassiste puis élève de John Cage, l'Anglais de Goole est par beaucoup considéré comme l'un des génies de son temps, compositeur raffiné et d'une grande intelligence, source inépuisable d'une musique hypnotique... Et par d'autres comme un compositeur des plus assommants au talent monté en épingle – un reproche régulièrement fait aux minimalistes ou apparentés.

Le fait est que Gavin Bryars est un insaisissable touche-à-tout ayant œuvré sur tous les fronts de l'avant-garde – il a travaillé avec Tom Waits aussi bien qu'avec Merce Cunningham (comme Cage), Brian Eno ou William Forsythe –  et dont les œuvres majeures, à l'exemple du très conceptuel The Sinking of the Titanic et de Jesus' Blood Never Failed Me Yet, font l'objet d'un perpétuel travail de modification des dizaines d'années après leur création.

Mais c'est pour tout autre chose, évidemment, que Bryars se présente ici. C'est à Lyon qu'il a créé, en 1984, son Médée mis en scène par Bob Wilson. Et c'est non loin de là que, plus de 20 ans après, il vient présenter une série de Lauda, soit des pièces musicales venues ou inspirées en droite ligne de l'Italie du XIIe siècle auxquelles il joint sa propre matière, telle cette Flower of Friendship cultivée spécialement pour l'ensemble qui l'accompagne.

Gavin Bryars Ensemble
Au Théâtre de la Renaissance mardi 5 mai


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Jazz Day : «une musique de combat»