On l'a découvert de jour l'an passé, cette fois c'est de nuit que l'on pourra prendre la mesure de la versatilité du ténébreux rouquin, qui plus est sur une scène toute entière dédiée à la résidence qu'il anime à la mythique Fabric. Depuis Drone Logic, Daniel Avery n'a rien produit. Pas grave : ce premier album, classique instantané de techno charnelle (ou de rock stockable dans le cloud ?), reste un an et demi après sa parution l'une des plus belles incarnations de ce «chant de la machine» qui, chaque printemps, exerce sur nos concitoyens la même fascination que la voix des sirènes sur les marins qui croisaient jadis en mer de Sicile.
Nuit 1 – Halle 2
Á l'Ancien marché de gros, mercredi 13 mai à 3h15
Sa venue au Sucre fut l'une des douches froides de l'année – au sens propre, la météo ayant ramené la Confluence à ses origines de no man's land déguisé en écoquartier. Notre petit cœur sensible aux basses fréquences ne saurait souffrir qu'il en aille de même à Nuits Sonores. Car Shackleton, Sam de son prénom, est l'un des producteurs les plus ballsy de sa génération, de ceux qui n'hésitent pas à couler un label en vogue pour mieux repartir de zéro. Le plus clair du temps, cet alumni du dubstep a heureusement des occupations moins destructrices : il façonne, à l'aide polyrythmies sans âge, de véritables terra incognita sonores.
NS Days jeudi – Salle 1960
Á la Sucrière, jeudi 14 mai à 18h30