Jeunesse éternelle


Est-ce par atavisme onomastique ou toponymique? Toujours est-il que Thurston Moore, ci-devant leader éternel devant l'éternel de Sonic Youth, adore le Sonic. On parle de ce bateau accolé aux quais du Rhône d'où s'envolent effluves punks et autres entreprises... soniques de tout type, avec une nette préférence pour la dissonance et l'expérimentation.

Voilà une autre des raisons pour laquelle Thurston est si enclin à faire étape en ce lieu chaque fois qu'il vient à Lyon. Homme avisé et attentionné, c'est un "concert secret" et donc un peu surprise que vient livrer l'ancien petit gars du Connecticut monté à New-York pour redonner ses lettres de noblesse à la profession d'ORL à la fin des années 70.

Et c'est accompagné d'un super groupe qu'il entend (car lui entend encore) le faire : le fidèle Steve Shelley, Deb Googe (la fille et la basse dans My Bloody Valentine, autre grand générateur d'acouphènes) et James Sedwards dont John Peel disait qu'il était le seul non footballeur dont il était jaloux en tant que personne.

Ensemble, les quatre ont produit dernièrement The Best Day, première saillie de Moore post-divorce youthien et grand album solo – malgré le prestige du casting, Moore est bien le chef – qui n'est pas sans rappeler l'époque où, néo-New-yorkais de 19 ans, il singeait quelque peu Television, comme sur Speak to the Wild et The Best Day – ce qui n'est faire injure à personne.

Car ici, quelle que soit la manière dont elle est accommodée (le quasi indianisant Tape), la guitare est reine, les joutes électriques, le punk sensible et la pop évidemment sonique.

Thurston Moore Band
Au Sonic lundi 25 Mai


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