K-way pop


Du velours souterrain. Voilà comment l'on pourrait qualifier la programmation de La Souterraine, association promouvant la french pop underground en tirant de son chapeau des pépites à la grâce dépolie. Après le gracile "lo-fiteur" Julien Gasc il y a peu, voici venir deux autres beaux spécimens de fabricants de chansons douces et toujours un peu bancales.

On commence avec Chevalrex, la moitié la plus musicale (c'est lui qui le dit, mais ses textes sont loin d'être manchots) de feu Les Frères Nubuck, ces Grenoblois de Valence nantis d'un des plus beaux noms de l'histoire de la pop et depuis scindés en deux carrières solo (l'autre étant connu de nos lecteurs sous le nom de Gontard!).

Chevalrex, ce sont des miniatures pop comme autant d'ébauches bien plus achevées qu'il n'y paraît, bricolées mais terriblement ouvragées, superficielles par profondeur et drôles par politesse. On pense à Julien Baer, à Boogaerts, à Marchet et au compatriote valentinois Cyrz, proche des Nubuck.

Concernant Thomas Mery, l'autre affiche de la soirée (complétee par Hopopop), on songe immédiatement à un Arnaud Fleurent-Didier ayant troqué ses ambitions pop et sa grandiloquence élégante contre une guitare et un ermitage lo-fi lui aussi, mais d'orientation post-rock.

Avec des gens comme Gasc, Chevalrex et Mery, La Souterraine nous met un peu sous le nez un concept de "pop K-way" : soit une manière de ranger de grandes chansons dans des espaces si réduits qu'une fois sorties de leurs écrins et entendues, on serait bien en peine de les y faire entrer à nouveau.

Stéphane Duchêne

La Souterraine Lyonnaise #2 : Chevalrex + Thomas Mery [+ Hopopop]
Au Café du Rhône vendredi 22 mai


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A la galerie Néon, Dominique Pétrin en plein trip