Aldous amère


On ne dira jamais assez à quel point son isolement géographique et la supériorité en nombre de sa population ovine n'ont jamais empêché à la Nouvelle-Zélande de faire parvenir jusqu'à nous les talents les plus insensés.

On vous passe le chapitre sur le mythique label Flying Nun pour nous concentrer ici sur l'une des plus belles pépites envoyées directement depuis le coin droit inférieur de l'hémisphère sud, en la personne d'Aldous Harding.

Déjà ce nom, qui évoque comme un téléscopage entre le psychédélisme visionnaire d'Aldous Huxley et la subtilité malheureusement trop souvent ignorée de son quasi homonyme Tim Hardin – on peut penser également à la détermination sauvage et destructrice de la patineuse Tonya Harding, mais nous serions ici, sans mauvais jeu de mots, en terrain glissant, et notre Aldous semble être plus ange que démon.

Depuis Lyttelton, où sévit une communauté d'ouvriers et d'artistes, Aldous Harding et ses mélodies de soi(e) figurent une sorte de miroir du folk de l'Alela Diane première époque ou de ses amies Mariee Sioux et Alina Hardin (tiens, tiens), du temps où elles baguenaudaient guitare en main du côté de Nevada City avant de venir nous visiter régulièrement.

Nul doute qu'elle risque, à coups de mélodies douces-amères flottant comme la soie dans la brise et vibrant comme la flamme d'une bougie – Smalls bones of Courage, Hunter – d'emprunter, si ce n'est déjà fait, le même genre de gracieuse trajectoire.

Aldous Harding [+ Blackthread]
Au Kraspek Myzik mardi 2 juin


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