Les mots ne suffisent pas


Né en 1953 à Saint-Étienne, enseignant à l'EHESS à Paris, Georges Didi-Huberman est l'une des figures les plus importantes de la philosophie et de l'histoire de l'art.

Dans ses ouvrages (une bonne quarantaine !), il alterne réflexions singulières sur l'image et petits essais plus concis sur des artistes contemporains. Dans l'un de ses derniers livres, Essayer voir, consacré aux artistes Miroslaw Balka et James Coleman (dont le Musée d'art contemporain de Lyon conserve une installation importante), Georges Didi-Huberman poursuit sa pensée nomade à la croisée d'influences aussi diverses que le "montage littéraire" de Walter Benjamin, la psychanalyse, la figure méconnue du critique d'art Aby Warburg, la philosophie de Giogio Agamben, les récits de Samuel Beckett...

Essayer voir est d'ailleurs un emprunt à «l'essayer-dire» de Beckett dans Cap au pire. Ni application de concepts logiques, ni intuition mystique irrationnelle, penser et écrire à partir (ou sur) des images selon Georges Didi-Huberman c'est «accepter, devant l'image, de perdre les repères de nos propres mots. Accepter l'impouvoir, la désorientation, le non-savoir. Mais c'est là, justement, que réside une nouvelle chance pour la parole, pour l'écriture, pour la connaissance et la pensée elles-mêmes.» La puissance des images ouvre la possibilité de mots nouveaux.

Jean-Emmanuel Denave

Georges Didi-Huberman
Aux Subsistances dimanche 31 mai à 16h30


<< article précédent
Les soirées du 27 mai au 2 juin