Hamlet à l'assaut de la Tour Passagère


La phrase a tourné en boucle dans notre tête pendant la première du Songe d'une nuit d'été de Tim Robbins à Fourvière, mise en scène tellement textbook de cet impénétrable vaudeville – i.e. toute entière au service du texte et mue par une foi indéfectible en la capacité à incarner tout et n'importe quoi (y compris des arbres) d'acteurs rompus à tous les arts de la scène – qu'elle en devenait embarrassante : «Voilà qui serait bien mieux mis en valeur dans un théâtre élisabéthain.»

Par exemple celui qui s'élèvera au square Delfose du 15 juin au 15 juillet et où se déroulera la première édition de La Tour Passagère. C'est d'ailleurs un autre classique de Shakespeare, plus tragique celui-ci, qui ouvrira ce singulier festival : Hamlet, interprété, nous promet-on, avec un vrai souci d'exploiter la connivence entre public et comédiens qu'autorise cette impressionnante structure de bois, par la compagnie Les Mille Chandelles.

La suite peut se résumer à un grand chantier de décloisonnement de la musique baroque, par des spécialistes du genre : le Quatuor Varèse, le Concert de l'Hostel-Dieu, l'Ensemble Boréades... On s'en reparle le moment venu.

Benjamin Mialot


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