Le crew ne mourra jamais


Il faut qu'on vous fasse un aveu : tout cet électro-hip-hop Belle époque popularisé par Chinese Man, C2C et autres gratouilleurs de vinyles obsédés par les divas sépias, on en a ras la corbeille de fruits – c'est notre côté Joséphine Baker. Seul un crew trouve encore grâce à nos oreilles, celui des Scratch Bandits – d'ailleurs signé sur le label des Chinois de Marseille.

Parce qu'il est lyonnais, et qu'on est toujours plus indulgent avec ces "groupes locaux" qui n'ont que trop souvent pour seul horizon les reliefs printaniers de Bourges. Parce qu'il fut parmi les premiers, en France, à faire voyager, à coups de cut-ups virtuoses et de samples intraçables, la culture du turntablism vers ces temps reculés où l'ont jouait du piano debout et où les jazzmen n'avaient de rides que celles imposées par leur concentration – bien qu'amputé d'une paire de mains, celle de DJ Fly, il est actif depuis une douzaine d'années.

Et surtout parce qu'il est un de ceux qui le fait avec le plus de goût. Il n'y a qu'à jeter un œil aux crédits de son nouvel album, Stereo 7, pour s'en convaincre : de Bliz the Ambassador au collectif A State of Mind en passant par la pas commode Gavlyn, pas une seule erreur de casting à déplorer.

Benjamin Mialot


<< article précédent
Dominique A, la force tranquille