Williams / Spielberg : terrain d'entente


Le cinéma regorge de duos fameux formés par un compositeur et un metteur en scène : Bernard Hermann et Alfred Hitchcock, Philippe Sarde et Claude Sautet, Georges Delerue et François Truffaut, Pino Donaggio et Brian De Palma, Howard Shore et David Cronenberg ou encore Carter Burwell et les frères Coen. De tous, le couple John Williams et Steven Spielberg est de loin le plus fidèle : Williams a orchestré toutes les bandes originales du cinéaste, à l'exception du futur Bridge of Spies pour des raisons de santé.

Surtout, le musicien a écrit des scores qui ont participé à la popularité des films : le thème des Dents de la mer avec son crescendo inquiétant, les partitions symphoniques d'Indiana Jones, E.T., Jurassic Park, les cinq notes à la base de Rencontres du troisième type… Leurs collaborations récentes sont même parmi les plus surprenantes : la musique épurée et sombre de Munich, virevoltante et "mancinienne" des Aventures de Tintin, ambitieuse et complexe de Cheval de guerre, montre que le tandem est encore capable de se réinventer.

Il faut dire que Williams, venu du jazz — il était pianiste — avant d'élargir son répertoire vers les classiques russes et la musique contemporaine américaine, possède un éclectisme qui lui a permis d'écrire la même année le thème mythique de Star Wars ou la partition très John Adams de Furie pour De Palma. Au cours de trois ciné-concerts où l'Orchestre National de Lyon dirigé par Leonard Slatkin interprètera les musiques de Williams — avec en support des extraits des films cités — c'est une page d'histoire du cinéma américain qui se fera entendre.

Christophe Chabert

Ciné-concerts John Williams / Steven Spielberg
À l'Auditorium, du 18 au 20 juin


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