Crise énergétique à l'IAC


Exposition collective en deux volets, Otium propose de «revisiter certaines approches de la matière et des énergies dont nous sommes issus. Depuis la relation tellurique au monde jusqu'aux perceptions de type mythique, animiste ou astral qui procèdent d'une vision" enchantée" de l'univers». Un joli programme dont on ressort plutôt très désenchanté : de l'érotisme frelaté de Paul-Armand Gette à la navrante installation de Basserode qui, à travers quelques silex fixés à une cimaise, voudrait faire croire à une pluie de météorites entrées en collision avec la Terre, la majorité des œuvres présentées nous ont indifféré.

Peut-être manquons-nous d'imagination, mais rien ici ne semble doté d'une quelconque énergie et notre relation tellurique au monde reste sans voie plastique. Myriam Mechita sauve un peu la mise avec son travail sur papier mélancolique et ses étranges pierres de couleurs incrustées dans les murs.

Et désenchantés nous sommes restés, mais de manière plus intéressée et idoine, en découvrant l'environnement de Steve Bishop,  invité à l'IAC par La Salle de bains. Ce jeune artiste canadien propose en effet une sorte de parcours en boucle dans des espaces génériques (une salle d'attente d'entreprise lambda notamment) volontairement désaffectés et froids. Nous ne sommes plus à l'âge de pierre, mais à l'âge du virtuel et de l'artificiel, dont l'artiste parvient ici à nous faire éprouver la fascinante et bêtifiante vacuité.

Jean-Emmanuel Denave

Otium #1 + Steve Bishop
À l'Institut d'Art Contemporain jusqu'au 9 août


<< article précédent
Les déchirantes abstractions d'Henri Mouvant