Bezace : « Faire de Feydeau un auteur d'extérieur »

Deux mois de représentations en plein air pour un même spectacle, avec pour principal décor la splendide et imposante façade du château de Grignan : c'est ça, les Fêtes nocturnes. Cette année, le metteur en scène Didier Bezace investit le lieu avec "Quand le diable s'en mêle", d'après trois pièces de Georges Feydeau. Nous l'avons rencontré. Propos recueillis par Aurélien Martinez


Pourquoi avoir choisi de monter des textes de Feydeau ?
Didier Bezace :
Le festival souhaitait avoir des comédies cette année, comme ça faisait longtemps qu'il n'y en avait pas eu. Feydeau est un véritable auteur populaire qui peut être partagé avec un public qui l'est lui aussi. Il a fabriqué une énergie théâtrale comique qui a le même rôle que la tragédie : ce rire est tout à fait cathartique, voire vengeur.

Mais c'est un auteur d'intérieur, avec des salons bourgeois, des portes qui claquent…
Oui, absolument. Le pari est d'en faire un auteur d'extérieur. Je le monte donc comme un spectacle de tréteaux avec un parquet et une chaise – et des accessoires, bien sûr ! Ce parti pris permet du coup de rompre avec son image d'auteur de salon, d'auteur de la bêtise bourgeoise. Je crois que le plein air et l'option de mise en scène que j'ai choisie donnent un côté un peu épique à ces trois pièces, qui tiennent d'ailleurs une place particulière dans l'œuvre de Feydeau. Ce ne sont pas des vaudevilles mais plutôt des pièces sur le couple.

Jouer presque tous les soirs pendant deux mois, ça doit être agréable pour une compagnie…
Ce qui est agréable, c'est de jouer dans un grand festival populaire. Deux mois de représentations pour ma troupe d'acteurs, ce n'est pas un pari simple, il faut tenir le coup… D'autant que Feydeau, c'est un théâtre extrêmement fatigant qui demande une énergie énorme aux comédiens.


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