Fierté bien placée


Après deux Garçon Sauvage couronnées de succès, le Sucre passe à la vitesse supérieure en matière de reconnaissance de la culture queer en se faisant l'écho du festival Loud & Proud, organisé par l'hyperactive Gaieté Lyrique – dont le nom fait enfin sens.

Comme dans le cas du F.A.M.E. en avril, le programme des (ré)jouissances lyonnaises est évidemment une version downgraded de son grand frère parisien on aurait bien récupéré le concert d'Austra et l'atelier booty shake, notamment. Il n'en est pas moins prometteur.

On se félicite pour commencer de la venue de Didier Lestrade, co-fondateur d'Actup et du magazine Têtu – qui n'a pas toujours été un calendrier pour routier épilé, qu'on se le dise – qui, en amont de la release party du numéro d'été de nos amis d'Hétéroclite, s'attachera à mettre au jour les liens historiques qui unissent le monde du clubbing à la communauté LGBT.

Connaissant la qualité de ses chroniques nocturnes pour Libération (écrites tout au long des années 90 et compilées en 2010 chez Singulier), son intervention devrait être une parfaite introduction à ce qui suivra : la projection du documentaire-événement Tellement gay (visible sur Arte d'ici là), une performance du survolté Seth Bogart (le Hunx de Hunx and his Punx) ou encore un concert de Ssion (clippeur versé dans l'art coquin et catchy de la dance-pop à moustache Freddie Mercury).

Et, bien sûr, une nouvelle Garçon Sauvage "headlinée" par Zebra Katz, rappeur new-yorkais qui, sous ses airs de Grace Jones à chromosome Y, produit une espèce de minimal-hip-hop pour concours de voguing qui ne laisse pas de surprendre.

Benjamin Mialot

Loud & Proud
Au Sucre du jeudi 2 au samedi 4 juillet


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