Lumière met le nez dehors…


Ça ne chôme pas du côté de l'Institut Lumière ; à peine le Prix Lumière annoncé sous les vivats des spectateurs, c'était déjà le début de l'Été en cinémascope, cycle de projections estivales en plein air place Ambroise Courtois. Signalons par ailleurs que l'Institut termine sa saison indoor avec une série de films italiens très rares dont le magistral Les Jours contés d'Elio Petri, fable cruelle sur la vie gâchée par le travail découverte au festival Lumière en 2011.

Mais revenons à nos moutons extérieurs et à la programmation, comme d'habitude joliment hétéroclite, de L'Été en Cinémascope. On y trouve pêle-mêle du classique populaire (Le Corniaud de Gérard Oury et son «forcément, elle va marcher beaucoup moins bien» bourvilesque), de la comédie musicale (Beau Fixe sur New York du tandem Kelly-Donen, moins connu mais pas moins génial que Chantons sous la pluie), du Hitchcock (Les Oiseaux, ou comment pousser les spectateurs à regarder pigeons et autres mouettes avec inquiétude après la projection) et un mélodrame flamboyant de Sydney Pollack (Propriété interdite avec le couple Robert Redford / Nathalie Wood).

Le cinéma contemporain n'est pas oublié dans l'affaire et sera représenté par Tel père, tel fils de Kore-eda, un des meilleurs films du cinéaste nippon même s'il a, comme souvent chez lui, une demi-heure de trop, Les Neiges du Kilimandjaro de Robert «On ne lâche rien» Guédiguian et l'électrisant et pas assez vu Carancho de Pablo Trapero, qui raconte l'histoire d'amour tordue entre un avocat corrompu qui manigance de faux accidents de la circulation pour entuber les assurances et une infirmière urgentiste un peu trop accroc aux produits qu'elle inocule à ses patients. Le duo Ricardo Darin / Martina Guzman n'est pas la moindre des trouvailles de ce thriller remarquablement mis en scène, violent et très politique, à redécouvrir absolument.

Christophe Chabert

L'Été en Cinémascope
Place Ambroise Courtois, juqu'au 1er septembre


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