Bienvenue au club


On ne sait que trop ce que la rencontre entre la musique de club et l'indie rock a produit comme merveilleux mélanges, par exemple dans les couloirs de l'Hacienda de Manchester, où ces géniales têtes de nœud d'Happy Mondays ont presque inconsciemment élaboré leur style, entre deux deals de produits psychédéliques, une oreille sur la salle rock, une autre sur la salle dance.

C'est ainsi que Manchester devenue Mad devint la capitale de ces crossovers qui ont fait une partie de sa gloire (des Charlatans aux Stone Roses). Depuis, la pratique a essaimé et est devenue un acte choisi, une profession de foi en la noblesse de la pop et en l'efficacité reptilienne de la musique de transe.

C'est exactement ce qu'après beaucoup d'autres, tente de faire le club – et non le groupe, la nuance est importante – DBFC, basé lui à Paris. Club qui, comme par hasard, compte en ses rangs un mancunien. DBFC a encore peu produit (pas d'album pour l'instant) mais suffisamment pour qu'on puisse lui reconnaître une vraie science du mariage précité, dans une veine rappellant autant des Happy Mondays qui seraient allés à l'école que les collages savants des Écossais du Beta Band (on pense à Stayin' Home), quand ce ne sont pas les tentatives (ou tentations) électro d'Ian Brown (ex-chanteur des Stone Roses, grand amateur de stew classieux lui aussi).

Le tout présidé par une sorte d'élégance frenchy and chic toute parisienne – la mode les a déjà adoptés – qui rappelle le machiniste new wave Yan Wagner chopé un jour d'allégresse.

Stéphane Duchêne

DBFC [+ Lovebox]
Au Transbordeur jeudi 23 juillet


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