Vers les lueurs


Dans ses 7 «Je suis», l'ami Jésus Christ ne dit pas seulement qu'il est «le chemin, la Vérité et la vie» ou «le vrai cep» (si, si, c'est dans Jean 15;1), il dit aussi «Je suis la Lumière». Bien que les Brooklynites de Woods ne pratiquent aucunement le rock chrétien, ce dont on les remercie, leur musique est inondée de cette Lumière et de l'Amour inconditionnel qui la suit, pourrait-on dire, comme son ombre. Le tout dans le sillage de la voix angélique de Jérémy Earl.

Si bien qu'on jurerait que le groupe rejoue la Cène en mode psychédélique. Guère étonnant de la part de jeunes gars très portés sur l'aspect communautaire, gérant leur propre label,  la maison Woodsist, qui a compté en ses rangs le déjà grand Kevin Morby,  et un festival éponyme.

Mais se contenter de cela, ce serait oublier que Woods montre le chemin en composant des chansons à se damner comme, sur le dernier album With Light and Love, Moving to the Left qui fait se croiser en quasi-apesanteur les space-bidouilleries des Flaming Lips et l'évangélisme mélodique des Shins, le tout saupoudré d'une irrésistible guitare wah wah, et donne l'impression que bâtir un empire mélodique est aussi simple que de multiplier les notes (ou marcher sur l'eau aussi bête que traverser la rue).

L'impression aussi que d'album en album (huit en huit ans), Woods construit étage par étage une bâtisse boisée de plus en plus haute dont on n'est pas certain qu'elle ne finira pas un jour par monter au ciel à force de grâce et de légèreté.

Woods [+ Hummingbird + Petit Bulletin DJ set]
Au Transbordeur jeudi 9 juillet


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