Pas de trêve de plaisanterie


Question : avoir le sens de l'humour est-il toujours un facteur de longévité lorsqu'on le met à l'épreuve dans le cadre asphyxiant d'un café-théâtre empestant la canicule ? Vous avez tout l'été pour vous forger une opinion, à vos risques et périls, surtout si vous le faites à la Comédie-Odéon, où Jocelyn Flipo reprend Couic, un huis clos en trompe-l'œil aussi divertissant qu'anxiogène.

Non, en vrai, la plupart des lieux sont équipés d'une climatisation, à l'instar de l'Espace Gerson, qui en fait l'un des principaux arguments en faveur du retour entre ses murs de Victor Rossi, alors que ses grinçantes chroniques de l'absurdité du monde se suffisent à elles-mêmes – et prépareront le terrain pour Camille et Aurel, qui réhabilitent avec une énergie communicative la forme trop délaissée du duo burlesque.

Du côté des Tontons Flingueurs aussi, on prend le même et on recommence, à savoir le one-man-show follement chic et intimiste de Jefferey Jordan, tandis qu'on pourra (re)découvrir au Complexe du Rire le faux bellâtre et vrai performer Gérémy Crédeville et la décomplexée Naho.

Pour des nouvelles têtes, à moins de vouloir essuyer des plâtres au Rideau Rouge – ceux de Zack & Stan, talentueux illusionnistes passés à la comédie avec un bonheur pour le moment très mitigé – c'est au Boui Boui qu'il faudra se hasarder. En parallèle du retour sur scène du producteur Stéphane Casez (dans Le Sexe pour les nuls) et d'un long run estival du corrosif Jim, le lieu fera chaque samedi la part belle à un "jeune talent". En attendant d'en faire le plein, à la rentrée, à Juste Pour Rire et Gerson fait son festival.


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