L'art, depuis son origine, joue à se vouloir le double du réel. Pour l'imiter, le maîtriser, le conjurer, le raconter. Mais aussi, voire surtout, pour l'altérer insensiblement, le percevoir autrement, en extraire et en souligner l'insu et l'inouï.

Pour l'exposition collective Doubles (jusqu'au 20 septembre), rassemblant peintures, vidéos et photographies, le Musée Paul Dini de Villefranche-sur-Saône s'empare de cette thématique fondamentale et formidablement riche tout au long de l'histoire de l'art. Il la décline sous plusieurs aspects : le miroir et l'autoportrait (avec des œuvres d'Alain Chevrette), le duo et la paire (avec des peintures du Lyonnais Daniel Tillier ou d'Andrée Philippot-Mathieu), les tableaux en diptyque, la gémellité (à travers des œuvres de Jackie Kayser ou de Pierrick Sorin par exemple), le recto et le verso des toiles...

Pour ceux que ce sujet abyssal intéresse, on signalera aussi la sortie récente de Le Sujet et son double aux éditions Dunod. Johann Jung, enseignant en psychologie à Lyon, y explore la construction de l'identité humaine à travers et à partir de son "double".


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