Coup d'œil sur la rentrée des musées historiques

Du foot aux migrants, tout ce qui fait tourner nos JT – avec un manque de hiérarchisation affolante – sera disséqué dans les musées d'histoire lyonnais cette saison, au rang desquels celui des Confluences qui, pour sa première rentrée, a blindé son cartable.


Pour rendre un peu de dignité à ce monde affolé, rien de mieux que de filer au CHRD dont l'expo permanente – d'une qualité irréprochable, on ne le redira jamais assez – voisinera de février à mars avec Rêver d'un autre monde. Représentation du migrant dans l'art contemporain. Il ne s'agit pas là pour le musée de surfer sur cette actu brûlante – l'exposition a été pensée bien avant la vague d'émotion de ce début de mois – mais d'une sorte de continuité aux mémorables Voyages pendulaires (sur une famille de Roms roumains de Lyon) et Tchétchènes hors sol qui traitaient déjà de l'exil. Point de photoreportage cette fois, mais une matière purement artistique qui devrait permettre d'aborder par l'intime et en profondeur ce sujet douloureux.

Sur cette idée de survie en terre hostile, le musée Gadagne propose lui une expo longtemps promise et très imagée : Guignol 14-18 (de novembre à février). Ou comment la marionnette populaire s'est faite tour à tour critique et patriotique, à l'avant comme l'arrière du front. Et puisque, en tant que musée historique de la ville, Gadagne est la vitrine de l'actualité municipale, il y sera aussi question cette saison, après les roses et leur congrès mondial, de football (avril-septembre), à l'occasion de la tenue de l'Euro 2016 et de l'inauguration du Stade Lumière. Passée par Amsterdam, Bâle et Brême, l'expo sera ici personnalisée, sous l'œil du journaliste lyonnais Vincent Duluc (L'Équipe), via la place de l'OL dans la cité ou la construction de Gerland – de quoi, on s'en réjouit, atténuer l'image de simple hache de guerre d'ultras du ballon rond.

Prendre du recul

Heureuse information aussi que ce succès bien mérité du Musée des Confluences. Sa direction espérait atteindre les 500 000 visiteurs après un an d'existence, en décembre ; le chiffre a été dépassé en juin ! Pour sa première rentrée, outre la réorganisation de sa salle "société", jusqu'ici plutôt nébuleuse,  elle annonce plus de cinq expositions, à commencer par L'Art et la machine (voir XX), mais aussi un plongeon dans le néolithique par le prisme des Eyzies-de-Tayac (Signes de richesse, de décembre à avril), un voyage immersif dans l'Antarctique pour poursuivre la découverte du Pôle sud, Ma terre première sur la terre comme matériau de construction (mars à juin) et un projet sur les chaussures vues comme des marqueurs sociaux. Et bien sûr la renversante Chambre des merveilles (initialement prévue jusqu'à l'été dernier et que certains voudraient pérenne) qui restera jusqu'au 10 avril avant de filer à Montréal.

S'il est moins neuf que celui des Confluences, le Musée de l'imprimerie s'est offert un beau lifting à l'automne en embrassant l'histoire de la communication graphique. Cette dernière sera mise à l'honneur de Scoop (octobre à janvier) qui retracera l'histoire de la mise en page des journaux, des colonnes noircies de mini caractères aux tabloïds – et promet de saines réflexions quant à l'identité d'un média papier à l'heure du règne numérique.


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