Ryley Walker, fils de ses pairs folk


Prononcez les mots "folk" et "finger-picking", ajoutez vaguement quelque allusion à la mélancolie, même vague, et une propension au lyrisme discret et on va vous balancer dans les pattes la discographie entière de Nick Drake (aïe, Five Leaves Left, ouille, Bryter Layter) et quelques clins d'œil appuyés à celle de Tim Buckley. Ryley Walker n'a guère dû échapper à cela, lui qui se situe esthétiquement à mi-chemin des deux précités – lorgnant même dangereusement du côté du jazz hybridé dont a tâté Buckley Sr. après ses sublimes et pourtant incomprises envolées folk. Et pas très loin non plus de Bert Jansch. N'oublions pas John Martyn, puisque le titre de l'album Primerose Green pourrait être une référence directe du Chicagoan au songwriter de New Malden.

Les spécialistes l'auront compris, Ryley Walker ne fait pas dans le paillard ou le festif et encore moins dans le contemporain. De fait, la mélancolie qui l'habite est encore ce qu'il y a de plus contemporain chez lui, tant ses disques sont les reflets de ce que l'on devrait avoir envie de composer après une bonne heure d'info en continu.

Mais Walker est resté coincé quelque part à la fin des années 60 aussi sûrement que Drake restait cloîtré dans sa chambre et Buckley dans la came. Chacun ses vices et celui-ci a plus d'une vertu. Étant bien entendu toutefois que toute personne allergique à ce genre d'exercice vintage sera bien inspirée de passer son tour. 

Ryley Walker
Au Kraspek Myzik dimanche 20 septembre


<< article précédent
Metz ou le hardcore sidérurgique