Vers l'infini et au-delà


Il y a un moment, à 4'30'' de Giant, le premier morceau de Born Under Saturn, l'album que vient nous présenter Django Django, où le monde semble s'ouvrir en deux sur un changement de ton. Et où,  sur fond de claviers quasi carpenteriens,  sous un empilement de "ouh ouh" et perdu dans une rythmique space funk, un chœur chante «Take it back if you really, really wanna take it to the stars». Là commence un voyage qui n'est que changement de direction dans l'espace-temps (d'où sans doute la référence à Saturne, planète géante, donc, et dieu du temps du panthéon romain).

Car Born Under Saturn est plein de fausses cassures de rythme (le "sax" de Reflections) qui sont autant de passages semblables à ces trous de vers qui permettraient en théorie d'accéder d'un bout du cosmos à l'autre ; plein de sauts quantiques musicaux qui ne sont pas sans rappeler, en plus sophistiqué, la manière qu'avaient en concert leurs aînés du Beta Band de s'échanger les instruments en plein milieu d'un morceau ; plein de ces digressions dignes, tant pis, on les cite, des contrepoints chers aux Beach Boys.

De First Light à High Moon en passant par 4000 Years, Django Django tente de nous emmener un peu partout sur Terre (les Caraïbes côtoient des synthés cosmo-nordiques à la Jimi Tenor et quelques Moondogueries) mais surtout aux tréfonds de l'univers. Son univers, dont on est pas près d'avoir fait le tour, même à la vitesse de cette pop si éblouissante de maîtrise qu'elle en devient presque paralysante.

Django Django
Au Transbordeur mardi 22 septembre


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