Vague à lame


«Quand la vague passe, lève ton cul ou tu boiras la tasse» dit un proverbe qu'on pense hawaïen. Voilà qui marche peu ou prou avec les différentes vagues de new wave, aussi régulière à revenir nous frôler les oreilles quand on fait la planche que les marées du Mont Saint-Michel. Se nommer Vague quand on pratique la new new new new wave – il est permis d'apposer autant de new que souhaité à cette appellation – tombe un peu sous le sens. C'est ce qu'a dû se dire ce quintette à guitares dont les armes se sont surtout faites du côté germanique de la pop.

S'ils chantent en anglais, les cinq de Vague sont donc originaires d'Autriche, mais ils respirent et inspirent d'entrée bien davantage le folklore du nord de l'Angleterre des années 80 (post-punk) et 90 – une fâcheuse tendance à regarder leurs chaussures selon l'expression consacrée : shoegazing. Du coup, cet exotisme et cette anomalie géographique auraient presque tendance à les rapprocher de leurs cousins russes de Motorama – et cette voix caverneuse ne fait que renforcer la possibilité d'une telle comparaison.

Sauf que cette Vague-là, poussée sur les bords du Danube, est bien plus légère que sa cousine d'outre-Don, vaporeuse comme une bonne taffe refilée par les tontons britons de Ride. Bon, on l'aura compris, rien de nouveau sous le soleil. Ce qui tombe bien puisqu'ici il n'y a guère de soleil, seulement des nuages charriant du malaise néo-vagal en série comme une succession de petites lames de fond. Et de forme. Pour ne pas dire de formalisme.

Vague [+ The Navajos]
Au Kraspek jeudi 24 septembre


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