Des étoiles ressuscitées


Au commencement était le Cinématographe Lumière… Et plusieurs centaines de "vues" de 17 mètres filmées entre 1895 et 1905, sur lesquelles le temps a exercé sa coupable entreprise, marquant ces très courts métrages de son sceau destructeur. Longtemps on crut que cette empreinte serait irréversible ; puis les outils numériques sont arrivés, permettant toutes les sorcelleries réparatrices.

Plus d'un siècle après avoir été tournés, 114 de ces films bénéficient donc d'une nouvelle jeunesse. Un coffret DVD/BluRay (FranceTV Distribution) permet de les visionner à loisir chez soi, et une soirée de prestige à l'Auditorium le 29 d'en restituer la magie comme l'originalité sur grand écran — car, rappelons-le, le Cinématographe se distingua de ses concurrents contemporains par la projection publique.

Accompagnés par le piano de Romain Camiolo et les commentaires érudits, piqués d'anecdotes, de Thierry Frémaux, les films seront montrés dans la splendeur de leur restauration 4K (le haut standard numérique actuel). Outre les indispensables Sortie d'usine et ses multiples remakes, L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat et Le Jardinier et le Petit Espiègle (plus connu sous le titre L'Arroseur arrosé), on a hâte de découvrir les vues rares et exotiques ramenées par les opérateurs Lumière des confins du monde.

Gageons que les habitués du Festival Lumière réclameront en dessert Les Crémos, dont ils savent par cœur les acrobaties excentriques, comme les stupéfiantes jongleries — lesquelles leur vaudraient aujourd'hui un signalement à la DDASS…

Lumière, le film !
A l'Auditorium mardi 29 septembre


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