Stephan Eicher et les automates

Le chanteur suisse se lance dans une nouvelle expérience scénique, seul musicien sur scène, mais entouré d'instruments automatisés qu'il commande au pied et à l'oreille. Un show singulier à ne pas manquer.


Avec une mère alsacienne et un père issu de la communauté d'origine tzigane des yéniches, Stephan Eicher est né sous le signe de la diversité. Il est un musicien nomade dont les racines culturelles s'étireraient de l'Allemagne à l'Italie en passant bien sûr par la France et la Suisse, un artiste à part dont la carrière est faite de succès mérités et de silences assumés. Depuis le premier album solo, Les Chansons Bleues en 1983, Eicher a toujours eu à cœur d'explorer les pratiques musicales les plus diverses, entre expériences électroniques et usage d'instruments acoustiques issus parfois de traditions médiévales, en solo ou entourés de musiciens. Le Bob Dylan helvète a traversé les années quatre-vingts et quatre-vingt-dix avec d'imparables tubes tels que Two People in a Room, Combien de temps, Déjeuner en paix ou encore Manteau de gloire. Côté textes, sa longue et très fructueuse collaboration avec l'écrivain Philippe Djian ne l'empêche pas pour autant d'emprunter parfois les mots d'autres plumes, comme par exemple celle du Ligérien Mickaël Furnon (Mickey 3D). En 2014, la curiosité du chanteur fut titillée par le documentaire The Sound of Belgium dans lequel est filmée l'usine d'orgues automatisés d'Anvers. Une graine est semée puis l'idée fait son chemin, Stephan Eicher s'imagine déjà seul sur scène dirigeant un ensemble d'instruments.

Jubilatoire illusionniste

Stephan Eicher und die automaten est ainsi un spectacle empreint de poésie et de magie, dans lequel l'artiste est accompagné d'instruments joués sans musiciens. A l'aide d'un dispositif de commandes au sol, le musicien devient le chef d'un orchestre d'automates virtuoses tout en chantant et s'accompagnant à la guitare. De vrais instruments acoustiques (un xylophone, un jeu de cloches, une batterie et un orgue de lumière) sont automatisés à la façon d'un orgue de barbarie, mais le musicien peut intervenir sur la dynamique de chaque élément afin de garder un ensemble sensiblement plus vivant qu'une vulgaire bande play-back. L'artiste ne souhaite cependant pas divulguer tous les secrets techniques de ce concept original, car « parler de la musique c'est comme danser l'architecture ! » Accompagné de son étonnant cabinet de curiosités musicales, Stephan Eicher revisite quelques anciens morceaux mais livre également de nouvelles chansons qui n'existeront sans doute que sur scène.

Soirée des Mondes Nouveaux : Stephan Eicher und die automaten + Caroline Savoie, vendredi 6 novembre à 20h30, au Firmament à Firminy


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