Streetwear


«Johnny Marr, j'en ai marre.» Il n'y a pas si longtemps, un groupe que nous avions mis en Une de ce journal, The Rebels of Tijuana, chantait ironiquement son ras-le-bol de l'ancien guitariste des Smiths, dont les arpèges cristallins ont fait rêver tant d'apprentis gratteux.

De Johnny Marr, visiblement, Aline n'a pas marre. C'est même lui qu'on croit entendre dès les premières notes de La Vie électrique, le deuxième album des ex-Young Michelin – que les Rebels précèderont au Marché Gare. Quelque chose de This Charming Man. Sans doute ce qu'ils cherchaient en s'attachant les services de Stephen Street, ingénieur du son sur Meat is Murder et The Queen is Dead et producteur de Strangeways, Here We Come des Smiths.

Or, c'est autant Aline qui ressuscite Street que Street qui enrobe Aline. Car encore faut-il avoir en magasin des choses à emballer. Et des mélodies, Aline en a à revendre, chaque titre se révélant, avec ses synthés typés "Jeunes gens modernes", un petit bijou de pop ligne claire 80's et hybride. Et comme Street a également produit le Suedehead de Morrissey, dont le riff semble être le jumeau british de Bleu comme toi, on se dit qu'il était effectivement le chaînon manquant à Aline entre Meat is Murder et Daho.

Tout cela est bien riche pour un groupe qu'on a jadis trouvé léger et qui ici nous la joue "Je bois et puis je denseavant, sur un dernier titre, de tout envoyer valser en une fausse lettre de démission. À moins qu'il ne s'agisse d'un nouveau virage à venir. Strangeways, here they come ?

Aline [+ The Rebels of Tijuana]
Au Marché Gare vendredi 9 octobre


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