Langueur monotone


De quoi le Point du Jour est-il le nom ? Depuis cet hiver et la présentation d'un Soulier de satin découpé en quatre morceaux par le Collectif X, ce théâtre perché sur la colline qui prie désarçonne et, pour tout dire, ne nous séduit plus. Quoiqu'on pense de l'esthétique (ou plutôt de son absence) de Gwenaël Morin, ses séries consacrées à Tchekhov, Molière ou Shakespeare ont eu le mérite de livrer des classiques sur un plateau, remplissant presque une mission de service public.

Cet automne, place à Yves-Noël Genod qui décline une semaine sur deux des Leçons de théâtre et de ténèbres. Le premier volet nous a échappé. Il était, selon le metteur en scène, «plus théâtral» que celui-ci, très performatif. Et de nous prévenir : «Ça dure 1h45 mais on voit le temps passer. C'est une expérience de l'éternité.» Étonnante promesse derrière laquelle ne se cache que de l'ennui.

Pourtant, on ne peut pas enlever à Genod son courage de tenter des gestes un peu fous et sa capacité à savoir s'entourer d'artistes de haut vol. Ici, les partitions d'un danseur longtemps statique, d'une chanteuse lyrique et d'une comédienne – la seule à nous parler, en l'occurrence de sa vie de quincaillière qui veut «faire de la psychologie avec les gens» (sic) – sont parfaitement tenues. Jouer avec le rythme des transitions, pour contrer la petite mécanique qui veut que, dès qu'un temps mort s'installe, l'impatience gagne, est une idée intéressante. Reste que notre définition du spectateur n'est pas analogue à celle du cobaye. À suivre, malgré tout....

Leçons de théâtre et de ténèbres (épisode 2)
Au Théâtre du Point du Jour jusqu'au samedi 10 octobre


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