À l'Auditorium, le requiem de Tigran


Habitué des festivals de jazz (notamment lyonnais) découvert par Stéphane Kochoyan de Jazz à Vienne, on a tendance à oublier que Tigran Hamasyan a étudié en premier lieu cette musique à Erevan, où sa famille déménagea lorsqu'il était enfant (il est né à Giumri). On est donc peu étonné que ce pianiste-caméléon ait eu besoin de rendre au pays de ses racines plus encore qu'il ne l'a fait par le passé.

On est encore moins étonné qu'il fasse en cette année 2015 qui marque le centenaire du début du génocide arménien – reconnu à ce jour et sous ce terme par 23 pays dans le monde en dépit de ses 1, 5 millions de victimes. Or, c'est bien le devoir de mémoire qui est au cœur du projet de Tigran : livrer un «requiem contre l'oubli». Pour cela, il s'est attaché les services du Yerevan Chamber State Choir (un choeur de chambre traditionnel arménien) et a adapté solennellement des pièces musicales arméniennes traditionnelles ou religieuses.

Réunies sur un disque, leur destin principal est d'être joué dans cent lieux de culte à travers le monde. À l'Auditorium, le 9 octobre, Tigran fera une petite entorse à cette intention originelle mais, après tout, cet endroit est aussi un peu un lieu de recueillement.


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