La dernière piste


Comme le soulignait il y a peu notre rédac' chef, on adore le Kraspek, micro-salle qui pourrait sans rougir porter à son fronton le vieil adage amanda-learien selon lequel «l'important ce n'est pas la taille mais le goût». Mais à imaginer la musique d'Alamo Race Track confinée dans un lieu aussi confidentiel, on a un peu mal à notre rock 'n' roll et la jauge à notoriété dans les choux.

Certes, du temps de leur splendeur – celle de Black Cat John Brown – les amstellodamois étaient venus début 2007 se produire en pareil catimini au Sirius. Certes, en dehors des frontières néerlandaises et aussi un peu allemandes, l'ancien protégé du label Fargo n'est, à l'échelle du rock indé, qu'une puce qui, malgré ses efforts (parfois discutables) pour rendre sa musique plus exportable est retombée dans l'anonymat presque total duquel l'avait sorti Black Cat. C'est injuste, car sur le disque suivant, certes un peu en dedans, se trouvaient des pépites chorales (Unicorn Loves Deers) que beaucoup auraient pu jalouser.

C'est la même chose sur Hawks, sorti cette année en toute discrétion et qui accouche d'une sorte de cousin américanisé de Balthazar – ce chant traînant, cette âme pluvieuse – mais toujours, on ne se refait pas, à la recherche de grands espaces dans les recoins les plus reclus de sa musique ; à engloutir de choeurs chaparraliens et de guitares galopantes (Everybody Let's go, All Engines, pour ne citer qu'eux).

Finalement, plus que d'être confiné au Kraspek comme en un Fort Alamo, il n'est pas dit qu'ART n'en pousse pas les murs et n'en crève le plafond.

Alamo Race Track [+ Bye Bye Dubai]
Au Kraspek Myzik mercredi 21 octobre


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