Érections européennes


On avait déjà allègrement identifié The Chap comme un groupe anti-crise, dont la désinvolture et la foutraquerie fait quasiment office de manifeste politique, canal je-m'en-foutiste mais néanmoins radical – cf. les éructations de quasi-dégoût de leur dernier single, le très garage Jammer. Mais aussi  comme un concentré de cette Europe à laquelle ils mettaient le feu sur la pochette de Well Done Europe – ses membres venant des quatre coins du continent.

De ce point de vue, leur disque à paraître le 25 octobre enfonce le clou. Son titre : The Show Must Go. Et le show go on, surtout, malgré la crise, entre electronica sucrée, krautrock assassin et pop ondulatoire, en fait entre tout et à peu près n'importe quoi. C'est que les membres de The Chap savent, eux, constituer une union sacrée aux services de problématiques diverses et même contradictoires – notamment quand ils appellent à un «capitalisme socialement conscient» (insérer ic des éclats de rire du Medef et/ou d'Emmanuel Macron). Cela n'est pas plus exotique pour eux que de mélanger grosses guitares et synthés pour enfants.

De fait, The Chap figure un peu une bande de commissaires européens qui, le soir venu, tailleraient en pièce les concombres dont ils ont longuement débattu du calibrage. Faire la preuve que le tout est bien supérieure à la somme des parti(e)s : on jurerait un discours de politicien à la tribune, mais c'est ainsi que se présente The Chap et qu'il agit. À ceci près qu'il assume son côté bordélique, ce qui est encore le meilleur moyen de commencer à s'organiser.

The Chap [+ Miles Coombes]
Au Marché Gare vendredi 23 octobre


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