Reliquat de presse


Le 18 septembre dernier, L'Equipe a adopté le format tabloïd. D'apparence anodin, ce changement a fait l'effet d'un petit tremblement de terre éditorial, prouvant au passage que la presse papier peut encore créer l'événement. Et le quotidien sportif de trouver sa place, en toute logique, au terme du parcours que le Musée de l'imprimerie consacre à l'histoire graphique de la presse française.

Quand paraît, en 1605, le premier journal d'information, il est de très grande taille et noirci d'encre, dans des polices minuscules. Nonobstant,  dès 1827, l'intégration de la publicité dans un "mur graphique" en dernière page, ce modèle perdurera jusqu'à l'avènement de la photo au début du XXe siècle, grâce à l'invention du bélinographe, qui permit de télétransmettre des clichés. Expérimenté pour l'Exposition universelle de Lyon en 1914, c'est au sortir du premier conflit mondial qu'il sera vraiment utilisé,  bouleversant la composition des journaux. Ainsi, par exemple, de Paris Soir qui mit en Une de son édition du 10 octobre 1934 une photo du corps sans vie d'Alexandre de Yougoslavie, non sans se vanter qu'il ait fallu "seulement" 46 minutes à l'image pour parvenir à la rédaction depuis Marseille.

Chiche en machines (souvent énormes, elles sont seulement évoquées en gravure ou en vidéo) et trop rigoureusement chronologique, le parcours devient assez ardue dans l'espace, très dense, consacré à l'Occupation. Heureusement, après guerre, la grosse titraille et la couleur règnent, démontrant que la presse n'a cessé de s'adapter aux mutations techniques et aux évolutions des habitudes de lecture.

Scoop, une histoire graphique des journaux et des magazines
Au Musée de l'Imprimerie jusqu'au 31 janvier.


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