L'autre Palma show


La scène se passe à un concert de Metallica. En prélude à l'insurpassable Master of Puppets, James Hetfield initie avec ses fans le dialogue suivant : lui crie «master!», eux répondent en chœur «puppets!». A priori innocent, ce jeu de rôle à gorge déployée, dès lors qu'on prend en considération sa traduction (et le propos originel du morceau, longue métaphore sur l'addiction à la cocaïne), en dit long sur la bienheureuse servilité dont est capable l'Homme, cet éternel ressortissant de la société du spectacle debordienne. Mais il est un rapport de domination sonore plus dérangeant encore : celui liant les DJs (i.e. des control freaks qui ont réussi) aux clubbers, qui guettent les drops comme les camés réclament leur dose – les bras tendus et la bouche pleine de râles vaguement humains.

À cette aune, le projet mené depuis 2012 par le trio lyonnais Palma se relève d'une salutaire originalité. Trois garçons, des tas de machines qui clignotent tels les trésors d'un bunker d'Ali Baba et encore plus de possibilités de se jouer en live et avec force improvisations des conventions techno : telle est en effet l'équation que posent et résolvent Visitor for Reworks, Raj et Noma chaque mois au Sucre, sur les ondes disruptives de la webradio LYL et avec leur premier EP.

Tout juste publié sur leur propre label, il sera au cœur de leur prochaine intervention (au sens amical du terme, cf. How I Met Your Mother s04e04). Et risque paradoxalement de faire replonger les plus fragiles, vu sa concentration en mélodies acides et en kicks conquérants.

Week-end #9 : Palma Soundsystem
Au Sucre vendredi 30 octobre


<< article précédent
Festival Synthzilla : synthétiseurs, cylindrées et belles pépés