Sur un coup de dés


Dans le champ de la danse, Merce Cunningham (1919-2009) a provoqué une véritable révolution : évacuer toute forme de hiérarchie dans les mouvements et sur la scène, faire table rase de la subjectivité de l'artiste et de l'expressivité. «S'il y a un désir d'expression personnelle, la psychanalyse est le domaine qui convient» déclarait-il.

Dans les années 1960, nombre de créateurs se sont en effet lassés de l'expressionnisme et de l'ego de l'artiste pour tenter de capter des formes et des forces qui les dépassent, que ce soit parmi un groupe, la vie quotidienne, les automatismes du corps... Ce sont par exemple les minimalistes pour les arts plastiques et le comparse de Cunningham John Cage pour la musique. Il s'agit alors de s'immerger dans la grande "musique" du monde comme l'avait initié l'écrivain James Joyce dans Ulysse.

Cunningham se concentrera, lui, sur le hasard et des procédures aléatoires organisant les éléments de ses chorégraphies (parties du corps en mouvement, directions, déplacements, durées...). Plus tard, il utilisera même l'ordinateur pour concevoir ses mouvements. D'où cette impression, dans les pièces de Cunngham, d'interprètes qui semblent mus comme des automates et non selon leur propre volonté.

Concrètement, sa danse est ultra complexe et virtuose, drôle et inventive. On pourra le vérifier avec l' Event du Ballet du CNDC d'Angers, constitué d'éléments d'une douzaine de pièces de Cunningham de 1965 à 1990.

Event
Mardi 10 et mercredi 11 novembre à la Maison de la danse, dans le cadre du temps fort "New York"


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Les soirées du 4 au 10 novembre