La gifle


On écoute l'intro de Coulda Been, sur le dernier album de Sallie Ford, et on se dit que quelqu'un a dû complètement dérégler la DeLorean du rock. Ou sont-ce nos oreilles qui mésentendent quelque chose des Breeders circa 1993, basse léchant le fût du Cannonball des sœurs Deal ?

Un peu des deux puisque celle que l'on imaginait faire du secrétariat dans une boîte de pub à la Mad Men le jour et jouant en cachette du rock 50s une fois la nuit tombée a complètement changé d'ère, de look et même de groupe. Et au final changé d'airs.

Out le Sound Outside, remplacé par un effectif 100 % féminin. Et si rétro il y a toujours, comme, littéralement, dans le clip de Coulda Been, il ne permet pas de voir aussi loin que les 50s. Pourtant,  la focale est plus longue qu'il n'y paraît, la Sallie étalant avec ses meufs tout le répertoire des girls groups d'héritage pop garage des années 60 à nos jours (sans omettre d'ajouter l'indispensable clavier sans lequel une telle démarche fait tarte).

Et confirme grandement ce qu'on pensait déjà : avec ses faux airs de grande sœur d'Ellen Page, la nouvelle Sallie Ford a tout de la fille du lycée qu'on croyait ringarde et qui, le bal de promo venu, lâche les chiens et retourne tous les cœurs masculins avec son groupe de copines coinços. C'est encore elle qui résume le mieux le coup de pieds aux fesses, ou la gifle (Slap Back) flanquée au modèle Ford : «It hurts, it hurts, but its hurts so good».

Sallie Ford [+ Holy Bones]
Au Marché Gare jeudi 5 novembre


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