Raides necks


C'est bien connu, l'amour est dans le pré. Mais sachez qu'on peut aussi y croiser les Left Lane Cruiser qui, comme le prouve leur musique, semblent passer leur vie en sortie de route dans les champs, mais le pick-up retourné, le nez dans une bouse, une bouteille de Miller Ice dans le fondement.

Car il y a dans cette espèce de bottle-(red)-neck blues quelque chose d'irrésistiblement chavirant, comme lorsque, dans un virage trop mal engagé, la vitesse vous déporte dans le sens inverse de celui dans lequel vous vous échiniez pourtant à tourner le volant. Cette sensation est une ivresse et pourtant, au fond, on sait comment tout cela va finir.

Surtout pour les Left Lane Cruiser, originaires du nord de l'Indiana mais qui semblent toujours devoir échouer quoi qu'il arrive côté sud de la bagnole, du champs et des États-Unis tout entier, comme éjectés par la force centrifuge – ou pète (plutôt pète en fait). Le tout avec une innocence désarmante qui fait de ces trois bouseux l'équivalent musical des personnages principaux du film Dale & Tucker fightent le mal. Deux adorables têtes de nœud sudistes s'y retrouvent en plein film d'horreur, prises, du fait de leur mine patibulairo-consanguine, pour des tueurs en série par une bande d'étudiants qui finit par s'entretuer accidentellement dans la panique.

Oui, l'amour est dans le pré, mais prenez garde qu'il ne ressemble pas à trois épouvantails rock (la pochette de Dirty Spliff Blues, leur dernier album) à qui vous ne confierez pas votre mégot. Ils l'épouseraient.

Left Lane Cruiser [+ James Leg]
Au Marché Gare mercredi 4 novembre


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