Un programme comme neuf

Comme prévu l'année dernière, la Fête des Lumières 2016 (raccourcie d'un jour) reprend les projets avortés de 2015. Revue de détails.


Balayée par les tragiques attentats de novembre 2015, la Fête des Lumières aura bien lieu, du jeudi 8 au samedi 10 décembre. Un jour de moins et une amplitude horaire réduite (de 20h – au lieu de 18h – à minuit) dans un périmètre très délimité et encadré (de Bellecour aux Terreaux et un morceau du 5e arrondissement).

40 œuvres sont au programme (contre 77 annoncées l'année dernière mais les installations majeures n'ont pas changées). Dont celles-ci :

Cathédrale Saint-Jean - Évolution

C'est là qu'officiera le groupe Ez3kiel, réputé pour ses scénographies éblouissantes, avec une écriture mariant traits en noir et blanc et surfaces coloriées. Un laser servira de stylet et indiquera certaines parties de ce monument emblématique de la Fête dont les 12 000 pierres ont été numérisées durant trois semaines pour que le rendu soit le plus fin possible.

Théâtre gallo-romain de Fourvière – Incandescens

Bizarrement jamais investis encore, les amphithéâtres seront à l'honneur. C'est au défricheur de sites Jérôme Donna, qui a déjà signé pour la direction de l'éclairage public d'excellents travaux (la montée de la grande côte peuplée de dessins d'enfants, la voûte sous Perrache emplie de poissons ou,  la place Antonin Poncet transformée en un réceptacle d'astéroïdes), qu'incombera cette tâche. Avec Simon Milleret-Godet, il a conçu une boucle mettant en scène une véritable flamme. Pour y accéder, la montée du Gourguillon sera éclairée par les artistes de l'agence Pitaya (déjà auteurs des gros bouquets de fleurs place Carnot en 2013 ou des gigantesque lampes de bureaux devant la Bourse en 2010).

Colline de Fourvière – Soleil

C'est le seul lieu important dont le programme change par rapport à ce qui était prévu l'an dernier et pour cause, c'est la seule installation qui fut maintenue en 2015, tranformée en hommage avec un défilé des noms des victimes sur le travail de Daniel Knipper.

Cette année c'est Philippe Cotten qui signe la boucle d'une nuit imaginaire allant du coucher au lever du soleil en passant par l'apparition de la lune.

Place des Terreaux – Sans dessus, dessous

Peu convaincant sur l'immaîtrisable place Bellecour en 2013, Joseph Couturier débarque place des Terreaux avec une installation qui s'inscrivait l'an dernier dans l'événement qu'était la COP21. Un savant fou y manipulera un clavier qui, après un incident, se dérègle et bouleverse le climat. Une boucle de 9'40 (le maximum autorisé par la sécurité) qui promet d'être très imagée.

Cour de l'Hôtel de ville – Platonium

Une fois n'est pas coutume, des chercheurs du CNRS camperont dans cette prestigieuse cour habituellement fermée au public. Ils y installeront un immense lustre contemporain composé, entre autres, de tissus lyonnais Brochier intégrant de la fibre optique. Un miroir au sol démultipliera l'effet de grandeur.

Quartier Grôlée – La bétonnière boule à facettes

Cette installation signe le retour d'une star : Benedetto Buffalino, déjà à l'origine de la cabine téléphonique devenue aquarium en 2007 et qui avait marqué tous les passants. Ici, aucun rapport avec la boule disco de Fourvière en 2014, il a "simplement" collé des petits miroirs sur une bétonnière, invitation à la danse qui sera l'occasion de transformer les rues alentours en dancefloor.

Rue de la République - Les Lanternes de Zigong

À partir de la Fête des Lumières et durant tout le mois de décembre, la rue de la République sera chinoise, grâce à une collaboration avec la ville de Zingong. Les 1200 mètres de la fameuse artère seront séparés en trois secteurs. De l'Opéra à la rue Grenette, les arbres seront illuminés. De Grenette à la place de la République, la rue sera couverte d'un plafond de lanternes traditionnelles et débouchera sur un énorme dragon de 17 mètres de long et 5 de haut. Enfin, pour se rendre jusqu'à la place Bellecour, c'est une nuée de lustres décorés de différentes tailles qui éclairerra le passage.


Enfin, place des Célestins, il sera possible de mesurer, en couple, la force de l'amour avec un système de mesure des battements de cœur. Selon l'intensité ressentie (le score s'affichera en grand sur la façade du théâtre), une chanson adaptée sera déclenchée.

Gare Saint-Paul, c'est une invitation au voyage et à l'histoire ferrovière qui se déclinera en images. Et l'agence TILT sera de nouveau de la partie place de la Bourse. Ils avaient déjà déployés des lampes de poche ou des lampes de chevet ou bureaux dans certains espaces de la ville. Cette année, ce seront d'immenses pivoines sur tiges invitant à une déambulation champêtre.

À noter que le projet électro du DJ allemand Robert Henke est maintenu dans l'Hôtel de Région avec Deep web. Ce sera très certainement l'une des installations les plus fortes de cette fête.

Enfin, puisque cet événement est plus concentré que jamais par mesure de sécurité, la Ville déploiera deux totems qui signaleront aux touristes que Lyon est en fête via l'éclairage de la façade sud du Musée des Confluences visible au loin par tous les automobilistes qui arrivent ici et par la présence d'un éléphant lumineux sur la place Béraudier qui accueillera tous les voyageurs débarquant de la gare de la Part-Dieu.


<< article précédent
Mode d'Emploi s'apprête à vous remuer les méninges