Billy Wilder, au plus-que-parfait du jouissif


Un cortège de bon mots et de répliques en platine massif, une farandole de stars et de pin-ups, quelques Oscar pour faire bonne mesure… mais, a priori, pas de raton-laveur dans sa filmographie. Cinéaste typiquement hollywoodien — du fait de sa naissance en Europe, sans doute — Billy Wilder aura donné aux studios quelques-uns de leurs plus grands joyaux, du film noir d'encre avec femme fatale "deluxe" (Barbara Stanwyck, Marlene Dietrich) à la comédie débridée avec femmes et… euh… hommes sexy en diable (Marilyn Monroe, Tony Curtis, Shirley MacLaine). Et puis effleuré avec une sobre élégance les rivages sombres du drame comme de la vilénie humaine.

Il faut profiter du cycle proposé par l'Institut Lumière (une presque intégrale de 23 films !) pour visiter La Garçonnière (1960) ou sonder Le Gouffre aux chimères (1951). Noter sur ses tablettes la projection unique de Mauvaise graine (1934) le 5 janvier, son premier film (français !), avec Danielle Darrieux. Sans se priver de revoir les incontournables (Certains l'aiment chaud, Sept ans de réflexion, Sabrina, Boulevard du Crépuscule), les méconnus (La Vie privée de Sherlock Holmes, Un, deux, trois, La Grande Combine), ou les invisibles (Ariane, Uniformes et Jupons courts).

Pour les trognes renfrognées de Walter Matthau, les ahurissements de Jack Lemmon, la folie figée de Gloria Swanson ou simplement cette manière ingénue de promener Marilyn en robe blanche au-dessus d'une bouche de métro : c'est tout de même par la grâce de cette seule séquence qu'une actrice dans le vent est devenue légendaire…

Rétrospective Billy Wilder
À l'Institut Lumière du 12 novembre au 5 janvier


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