Masta Ace, l'as des as du rap new-yorkais


Deux semaines après que la relève du rap new-yorkais a plié les gaules sans passer par la case Lyon (HD Been Dope qui, en des circonstances moins menaçantes, aurait dû se produire au Périscope), c'est au tour d'une de ses figures historiques de se risquer sur nos terres apparemment infestées de fous d'Allah et de la gâchette – et encore, ce n'est pas à Feyzin qu'il est programmé : Duval Clear, plus connu sous le nom de Masta Ace.

Dans le game depuis 1988 et passé par un crew emblématique de l'underground local (le Juice Crew), Masta Ace est la personnification même du son East Coast, réputé, comme le sait n'importe quel quidam ayant des notions de géopolitique des musiques urbaines, plus raw et plus discursif que son homologue de l'Ouest. À ceci près que, fort d'un skill vocal sans commune mesure, il a poussé le bouchon du storytelling un peu plus loin que la plupart de ses concitoyens – son disque le plus fameux, Disposable Arts (2001) est un concept album racontant, non sans ironie, le cursus d'un ex-taulard dans une école de hip-hop.

Collaborations high profile (notamment avec le super ingénieux MF Doom et sur Seasons, le titre phare des CunninLynguists), courbettes de prestige (Eminem a avoué lui devoir beaucoup) et effacement calculé (suggérant une retraite, il s'est fondu en 2008 dans le all-star band eMC), ont achevé de faire sa renommée. Mais pas sa popularité, Masta Ace demeurant malheureusement, à l'approche de son dixième album, l'éternel absent des top ten.

Concert coup de cœur : Masta Ace w/ eMC [+ DJ Duke]
Au Ninkasi Kafé mardi 1er décembre


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