Le fléau des sans dieu


«Nous aimons faire des concerts, manger des burritos et glander. Certains jours, nous avons la chance de pouvoir faire les trois à la fois» avouent les membres de Bane sur leur page Facebook. Mais ça, c'était avant qu'ils s'estiment trop vieux pour ces conneries et décident de mettre un terme à vingt années d'un activisme électrique aussi crucial qu'il fut sporadique : originaire du Massachusetts, le groupe, qui n'était au départ que le side-project d'Aaron Delbac, alors guitariste de Converge, n'a en effet enregistré que quatre albums – le pénultième précédant même d'une décennie le petit tout dernier, Don't Wait Up.

Avec lui, c'est une certaine idée du punk hardcore qui vacille, à la fois régressive dans son expression – dans ce genre par définition fédérateur et direct, difficile de faire plus pousse-au-salto-et-à-l'extinction-de-voix – et distanciée dans ses fondations – pour la plupart straight-edge, Delbac et ses actuels compagnons de route se sont toujours considérés, à l'inverse de nombre de leurs confrères, comme des entertainers plus énervés que la moyenne plutôt que comme des prosélytes à gros bras.

Ils la défendent actuellement le long d'une ultime tournée européenne. À son terme, au moment de compter les bleus et les nodules, il y aura ceux qui en étaient et ceux qui n'auront pas pris la mesure de ce chant du cygne – si tant est que l'on puisse qualifier de chant les exaltantes vociférations d'Aaron Bedard. On dit ça...

Bane [+ Backtrack + Get Off]
Au Warmaudio mercredi 2 décembre


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