Sous des astres favorables


Eliahu Inbal et Sol Gabetta sur un même plateau. On n'osait en rêver, l'Auditorium l'a quand même fait. En passe de fêter ses quatre-vingts ans, le chef israélien est entré dans la postérité depuis longtemps,  grâce à ses interprétations sublimes des symphonies de Mahler, portées par une gestique ciselée et éloquente. Choisissant des œuvres dont il sait mieux que quiconque révéler la spiritualité,  Eliahu Inbal s'engage physiquement, comme si sa vie en dépendait, et reste néanmoins d'une intransigeance absolue. Il en fait sa marque de fabrique et le démontrera ici en dirigeant à deux reprises le Concerto pour violoncelle d'Elgar.

On ne voyait malgré tout plus trop de raisons d'aller écouter cette partition depuis que, dans les années 70, l'immense Jacqueline du Pré en avait livré une interprétation à couper le souffle. Mais voilà, au violoncelle officiera rien de moins que Sol Gabetta, trente-quatre ans et déjà une belle et méritée renommée internationale. Car à chaque fois que la violoncelliste prend son instrument, son jeu rempli d'élan et d'énergie fascine, Gabetta faisant du moindre phrasé un petit moment d'extase poétique.

D'une grande force émotionnelle, le Concerto d'Elgar ne pourra qu'être sublimé par cette association inédite.

Eliahu Inbal et Sol Gabetta
À l'Auditorium jeudi 3 et samedi 5 décembre


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