Peu attractive au premier abord (des photos de petits formats de sites inconnus et peu spectaculaires), l'exposition du CAUE du Rhône remplit pourtant parfaitement son rôle : amener à s'interroger sur les constructions de demain à travers le travail d'aarchitectes lauréats ou simplement repérés par le prix européen Philippe Rotthier. Cette récompense, remise tous les trois ans, témoigne d'une valorisation du patrimoine (industriel, privé, etc.) qui s'inscrit dans une continuité environnementale, de sorte à ne pas s'imposer comme une verrue sur l'existant.
Ainsi de cette école de cuisine dans les environs de Cadix, édifiée dans un ancien abattoir et dont la structuration respecte la tradition du lieu : toiture inclinée, forte luminosité, patio. Plus vaste est ce logement social de Vitry-sur-Seine avec jardin partagé sur le toit, balustrades de bacons tissées en osier et parsemées de lucioles photovoltaïques, l'exposition permettant aussi de voir comment la créativité des architectes actuels peut être dédiée à la mise en valeur de populations modestes. C'est le cas également du centre de bien-être des femmes de Ouagadougou au Burkina Faso, qui accueille de nombreuses personnes mutilées et dont le bâtiment a été pensé à la croisée des architectures traditionnelles locales et occidentales, afini d'inciter les victimes à en franchir les portes.
À noter aussi, parmi le projets nommés, un musée maritime danois installé dans une ancienne cale sèche d'où l'on peut voir le château de Kronborg (celui d'Hamlet) de l'autre côté de la rive. Autant deréalisations qui, si elles ne sont pas signées par des stars de l'architecture, n'en ont pas moins une portée importante.
Xe prix Philippe Rotthier
Au CAUE du Rhône jusqu'au samedi 23 janvier