Casser la croûte


Sa collection permanente du XXe siècle étant partie au Mexique, le Musée des Beaux-Arts ouvre ses salles aux artistes lyonnais du début du XXe aux années 1980. Une "lyonnaiserie" rassemblant les croûtes du musée ? Tout au contraire : le parcours casse l'image d'une scène régionaliste repliée sur elle-même en présentant quelque 160 œuvres de bonne voire d'excellente tenue.

Aucun lien évident entre elles, mais un kaléidoscope de personnalités et de perspectives qu'on découvre ou redécouvre avec joie. Comme cette très baudelairienne Passante de Jacques Truphémus (né en 1922), franchissant une passerelle comme on franchit les rives de l'angoisse. Ou ce très bel ensemble de gravures et de peintures de ce singulier artiste, mi-symboliste mi-érotomane, qu'était Pierre Combet-Descombes (1885-1966). Ou encore l'abstraction aux espaces éclatés à la Geer Van Velde de Pierre Doye (né en 1927).

Ainsi que le précisent Sylvie Ramond (directrice du musée) et Patrice Béghain (ancien adjoint à la culture de la Ville et auteur d'Une histoire de la peinture à Lyon aux éditions Bachès), il s'agit moins d'une exposition en tant que telle que d'un libre accrochage s'appuyant sur le fonds lyonnais du musée, des emprunts à d'autres institutions et des prêts directs de contemporains comme Christian Lhopital, Marc Desgrandchamps ou Patrice Giorda. 

Des artistes représentés ici par des œuvres de très grand format, à l'instar de leur aîné Max Schoendorff (1934-2012) et de son Hymne, impressionnant tant par ses dimensions que par ses qualités plastiques, enveloppant dans une même scène corps, paysages et éléments minéraux.

Un regard sur la scène artistique lyonnaise au 20e siècle 
Au Musée des Beaux-Arts jusqu'au 10 juillet


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