Rentrée musique 2016 : anciens et modernes

Entre Polna, Neil Young, les Insus et même le retour du plus si jeune Jon Spencer (porté pâle au printemps), les aînés seront là en force en 2016. Mais la jeune garde veille et ne s'en laissera pas compter.


Jon Spencer aime tellement nos panoramas de rentrée – il en a déjà fait la Une – qu'il parvient même à y figurer deux fois par an. On l'annonçait en septembre dernier, voilà qu'on le réannonce pour le 6 mars à l'Épicerie Moderne. Avec bonheur, puisque si nous le faisons, c'est que le trio du New-yorkais avait dû annuler à la dernière minute cet automne pour raisons de santé. Tout va mieux, donc tout va bien, et cela indique peut-être que cette année 2016 sera légèrement moins pénible que la précédente – raccrochons-nous aux branches, tant qu'il y a encore des arbres.

Or des branches, même vieilles, il se trouve qu'il en repousse, en témoigne une tripotée de reformations plus ou moins récentes de groupes plus ou moins relous à l'oreille (Louise Attaque au Transbo le 29 mars, Elmer Food Beat au CCO le 6 avril) dont la palme revient bien sûr aux Insus, soit Téléphone sans fille (n'y allez pas, c'est complet) – rayon nostalgie de jeunesse, on préférera de loin se consacrer à Nada Surf, qui ne s'est jamais déformé, le 26 avril à l'Epicerie. Ah, tiens on allait oublier Polnareff, qui se reforme, ou se rassemble, on ne saurait trop dire, pour une date à Fourvière (21 juillet).

Au passage, les amateurs de cures de jouvence ratées pourront aller prendre quelques conseils le 29 février au Transbordeur du côté de Joe Jackson. Pour la jouvence réussie, ou la vieillesse assumée, voir du côté des immarcescibles Dominique A (27 janvier, Radiant) et Miossec (17 mars, Marché Gare).

Forever Young

Mais que diable, place aux jeunes, comme dirait Neil Young, l'increvable, qui remet le couvert lui aussi à la Halle Tony Garnier le 15 juin. Car cette année a son lot de figures montantes, pour ne pas dire carrément ascensionnelles, de Jeanne Added (une chanteuse française augmentée, par opposition à la chanteuse française diminuée, genre Zaz) le 17 mars à l'Épicerie aux détonations de Savages (le 27 février, même lieu) en passant par d'autres filles rock encore, celles de Hinds (Périscope, 18 janvier), et les envolées post-folk-kubricko-morriconienne d'Other Lives (mettez quelques menus deniers sur ce concert du 4 mars à... l'Épicerie Moderne).

Sans compter le retour, au même endroit, de deux des valeurs les plus sûres des pop hexagonale et voisine avec, le 29 janvier, l'immense Rover (aussi immense que son deuxième album) et les rois de Belgique Balthazar (le 25), toujours impeccables et fascinants.

Et quelques créations ou presque, de notre cru ou presque, avec deux rencontres au sommet en PB Live impliquant le quatuor Debussy : avec Yael Naim d'abord, les 30 et 31 janvier en la Chapelle de la Trinité ainsi que le 9 avril à la salle Rameau, puis avec un jeune prodige d'une musique savante américaine qui prend de plus en plus de plaisir à se popériser, Gabriel Kahane, aux Subs le 24 mars.

On finit ce panorama non exhaustif avec ce qui sera l'une des lourdes sensations de l'année, à savoir le concert des ces fous à lier de Foals dans l'antre hautement improbable de l'Amphithéâtre 3000. Celle-là même qui accueillera les Insus, provoquant sans doute une rupture du continuum espace-temps. Au point où on en est...


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